Les hangars à bateau

Les hangars à bateau
Eléments patrimoniaux remarquables, les hangars à bateaux, bientôt centenaires, sont le témoignage du passé récent du village de Gastes.

1ere génération entre les deux guerres

Les hangars à bateaux du lac sud, et notamment ceux de Gastes sont apparus dans les années 1940/1960.

En ces temps là, des scieries mobiles avaient coutume de s’installer à même les parcelles de pins à exploiter. Les scieurs et les bûcherons chargés d’abattre les pins séjournaient de longs jours sur le site, parfois avec leur famille. Les bois d’œuvre qui étaient débités sur place donnaient lieu à la création de longues piles de planches et de madriers en vue d’un séchage naturel.

La facilité d’utiliser des planches incitait les scieurs et les bûcherons à confectionner des abris appelés « cabanes de chantier ». Dès lors, et à l’identique, des « cabanes de résiniers » furent édifiées dans tout le massif forestier.

Simultanément, l’Office National des Forêts (ONF) gérait un vaste domaine de pins sylvestres dans les zones comprises entre les lacs et l’océan. L’office  proposait des « lots » de pins aux résiniers qui habitaient la commune de Gastes.

Pour atteindre leurs parcelles mises à l’exploitation de la résine, les ouvriers locaux confectionnaient des barques rudimentaires en pin. Ainsi, avec leurs embarcations et à la rame, ils rejoignaient directement, via le lac, la forêt domaniale qualifiée alors « les dunes ».

L’abondance de bois sciés permettaient à ces résiniers de fabriquer, outre leurs embarcations de transport, des abris à bateaux. A l’instar des cabanes « tchanquées » du bassin d’Arcachon, ils créaient leurs abris à bateaux sur pilotis pour amarrer facilement leurs embarcations et y déposer leurs équipements de résinier et parfois  de pécheur. Il faut rappeler qu’à cette époque le poisson était présent en abondance dans ce lac.

Ainsi certains résiniers traversaient le lac pour regagner leur lieu de travail en « trainant » derrière eux de rudimentaires fils qui se terminaient avec un hameçon autour du quel tourbillonnait une cuillère. La perche et le brochet agrémentaient abondamment les menus des ménages qui disposaient en outre d’un marché de poisson hebdomadaire pourvu par un pécheur professionnel !

Dès la fin de la 2nd Guerre Mondiale, et grâce aux congés payés, Gastes connait un véritable envahissement de pêcheurs. La plupart était originaire de la région Bordelaise et l’entente ne fut pas toujours très cordiale avec les Montois et les Tarusates. C’était à celui qui avait péché le plus gros. Cependant, un seul objectif leur était commun : avoir un jour « sa » cabane, non pas au fond du jardin mais au bord du lac.   

En quelques années, naquit le port de Gastes, réalisé derrière une digue naturelle qui cassait les vagues.

Le bon sens Gascon inspira les premiers bâtisseurs qui édifièrent leurs abris orientés sud-Nord les uns contre les autres pour abriter leur embarcation. Les cabanes s’alignèrent harmonieusement l’une après l’autre. La largeur dépendait du nombre de bateaux mais la profondeur  ne dépassait pas 8 mètres.

La sortie de l’embarcation dirigée vers le nord était souvent équipée d’une porte ou d’un rideau roulant. A cette époque, la demande de permis de construire pour édifier une structure d’abris n’était pas en vigueur.  La création de toute nouvelle cabane ne nécessitait que le bon vouloir de Monsieur le Maire (et encore... quand la demande en était formulée !)

En 1970, on comptait une dizaine de cabanes traditionnelles en planches de pin dans le port des « Calicobas ».

2e génération après 1990

En 1989, la demande d’abris à bateaux s’amplifia avec le développement du village. Dans le cadre de la législation nouvelle, le conseil municipal saisit l’opportunité de gérer ce dossier en en prenant la maîtrise d’œuvre. Un plan global sous maîtrise d’ouvrage unique supervisé par les services municipaux conduisit alors à la réalisation de 48 modules à deux places contigus sur le nouveau port des « Perches », côté Nord.

En 1994, une ultime tranche des 8 derniers modules fut mise en œuvre, et en quelques mois, tous les abris furent vendus aux demandeurs originaires de toute la région Aquitaine. Depuis, 9 abris tout neufs sont apparus sur la rive sud du port des « Perches ».

Conclusion

Les ports de Gastes sont actuellement équipés de 45 abris à bateaux couverts dont les sept premiers encore visibles sont bientôt centenaires. Ces derniers sont souvent photographiés pour réaliser d’authentiques clichés du passé récent Gastais.